« Le cœur, joyau spirituel de l’intelligence sociale dans l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba » - par le Pr. Mouhameth Galaye Ndiaye
Le théologien de Bruxelles a poussé loin son analyse sociologique des milieux mourides, mettant en lumière une problématique d'une grande acuité : la carence manifeste de spiritualité chez certains taalibés. Cette insuffisance, selon lui, se traduit par la prolifération de comportements déviants tels que la jalousie, la haine, la rancœur et un esprit d’hostilité, perceptibles tant chez certains conférenciers prétendument moralisateurs que chez des kourelmans et chanteurs de khassaïdes. Ces attitudes trouvent souvent leur origine dans des rivalités malsaines, alimentées par des quêtes de notoriété ou de légitimité.Face à ce constat alarmant, le théologien insiste sur la nécessité impérieuse de reconnaître cette réalité amère et d’y apporter des réponses structurelles et spirituelles. À ses yeux, la solution réside dans un retour sincère et profond aux enseignements du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. Il plaide ainsi pour une réappropriation de l’éducation spirituelle qui avait caractérisé la première génération de mourides, fondée sur le dépouillement de l’ego, la discipline intérieure, le service désintéressé et l’amour du prochain.Dans cette perspective, le professeur appelle à l’instauration d’un véritable dialogue spirituel au sein de la communauté mouride. Ce dialogue, selon lui, doit permettre un ressourcement collectif autour des valeurs cardinales du soufisme mouride, aujourd’hui souvent mises à mal, notamment sur les réseaux sociaux. Il déplore en effet que des membres d’une même confrérie, censés être unis par un idéal de fraternité et d’élévation spirituelle, se livrent publiquement à des invectives, à des propos injurieux et à des dénigrements sans retenue, révélateurs d’une crise morale profonde.Samedi 31 mai 2025 à Lille