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  • Affrontements entre l’inde et le Pakistan: la Chine en embuscade
    Après l’attentat du 22 avril dernier dans le Cachemire Indien, la réponse de New Delhi est intervenue cette semaine avec un raid de représailles mené dans la nuit du 6 au 7 mai par l’Indian Air Force. Le Pakistan affirme avoir abattu cinq avions de combat indiens, puis peut-être un Rafale de fabrication française. Si le sort des appareils indiens est incertain, Pékin observe de très près ces tensions, malgré l'annonce d'un cessez-le-feu : l'industrie chinoise fournie les forces pakistanaises. C’est un test grandeur nature pour l’industrie de défense chinoise, à même de fournir de précieux retours d’expériences. Car le Pakistan, étroitement lié à Pékin, est équipé à plus de 80 % d’équipements militaires chinois, et achète de tout : missiles, avions, drones.Islamabad affirme avoir abattu trois Rafale, un Sukhoi 30 et un Mig 29. L’utilisation possible de missiles air-air chinois PL 15 embarqués sous les ailes d’avion chinois J10C est évoquée. Un Rafale aurait possiblement été détruit, disent les experts sans certitude, mais ce serait la première fois que l’avion français est perdu en situation de combat.C’est donc l’occasion de jauger les systèmes d’armes, mais aussi la préparation opérationnelle des pilotes. Et dans le cadre de l’opération aérienne sindoor (« vermillon », en français), l'Armée de l'air indienne semble avoir été un peu légère pointe l’expert aéronautique Xavier Tytelman : « Les Indiens l’ont très clairement dit, on n'a pas attaqué et on ne s'en est pas pris aux infrastructures militaires pakistanaises. Cela veut dire que, s'il y avait par exemple de la défense sol-air pakistanaise, ils ne l'ont pas détruite. Alors que normalement; c'est un préalable quand on entre dans une situation de guerre et de bombardements. Et à partir du moment où vous êtes dans une zone dans laquelle vous êtes à portée de missile, logiquement, malgré des très bons systèmes d'auto protection, vous n’êtes pas infaillible. » À lire aussiL'Inde et le Pakistan s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu conclu plus tôt dans la journéeLes faiblesses de l’Indian Air ForceL’Indian Air Force, forte sur le papier de 1 500 appareils, reste essentiellement dotée d’avions russes vieillissants, elle a aussi probablement péché par excès de confiance et manque de maitrise des nouveaux appareils Rafale acquis récemment par New Delhi.L’armée indienne ne semble pas au niveau, souligne Olivier da Lage chercheur associé à l’Iris : « Alors, la réponse officielle des Indiens, c'est "nous ne voulions pas entrer dans une logique d'escalade et donc nous n'avons pas visé les installations militaires pakistanaises". N'empêche que cela révèle aussi une sous-estimation des capacités militaires pakistanaises, qui est préoccupante. Mais clairement, l'armée de l'air indienne n'est pas capable de faire face à un conflit de très grande ampleur, ce qui n'est pourtant pas le cas aujourd'hui, et à fortiori si la Chine devait mobiliser sur sa frontière en immobilisant une partie des armes indiennes, que ce soit l'armée de terre bien entendu, mais aussi l'armée de l'air. »Deux puissances nucléairesDepuis 1947, l’Inde et le Pakistan se disputent la région du Cachemire, les escalades sont fréquentes et toujours potentiellement dangereuses.Ce sont deux puissances dotées de l’arme nucléaire. Le Pakistan est doté de près de 170 armes sol-air, ainsi que d’une composante aérienne, notamment. Les risques sont donc d’autant plus élevés qu’entre les deux nations, les doctrines divergent, rappelle Olivier Da Lage : « L'Inde s'est ralliée à la doctrine quasiment universelle de l'engagement de ne pas utiliser en premier l'arme nucléaire. Ce n’est pas le cas du Pakistan, qui considère qu’une menace conventionnelle d'ampleur de la part d'un ennemi, en l'occurrence l'Inde, qui menacerait l'intégrité du pays et ses institutions, pourrait justifier le recours à la force nucléaire. » Mais le pire n’est jamais certain, d’autant que le troisième acteur régional, la Chine, n’a aucun intérêt à un affrontement à ses frontières. « Géopolitiquement, la Chine est derrière le Pakistan et elle ne peut pas laisser un affaiblissement du Pakistan se produire au-delà d'un certain niveau, indique Olivier Da Lage. Par ailleurs, la Chine a aussi des intérêts en Inde, il y a des intérêts économiques énormes. Et enfin la frontière entre la Chine et l'Inde et instable y a eu des affrontements ces dernières années. Mais depuis à peu près un an, il y a un processus de rapprochement qui est très significatif, que la Chine ne peut pas négliger au moment où se prépare une grande confrontation, peut-être avec les États-Unis. La Chine a beaucoup à perdre dans une conflagration dans son voisinage. »Attaques et ripostes, les opérations militaires se sont intensifiées jusqu'au samedi 10 mai et l'intervention ferme de la Chine. Les deux frères ennemis ont alors accepté un cessez-le-feu avec effet immédiat.
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  • «Scramble!»: au cours de l’exercice «Jade», l’armée de l’Air disperse ses Mirage 2000D sans préavis
    Le 22 avril dernier l’armée de l’Air et de l’Espace a procédé à un exercice inédit, la dispersion d’une escadre de chasse comme elle le ferait en temps de guerre. Dans le contexte d’un entraînement des forces armées à la guerre de haute intensité, les pilotes de chasse réapprennent à se diluer pour éviter d’être ciblés. Sur la base aérienne 133 Nancy-Ochey, siège de la 3e escadre de chasse, personne n’avait été prévenu. Soudainement en début de journée, le Général Pierre Gaudillière patron de l’aviation de chasse a donné le « Go » de l’opération « Jade », pour « Jaillisssement d’Escadre » : « Ils ont été prévenus à 8h30 quand j'ai donné l'ordre de la dispersion. Donc vous aviez des pilotes dans les avions qui ont mis en route, qui n’avaient pas encore leur terrain de destination et qui l'ont appris au roulage lorsqu'ils quittaient leurs hangars ».Agilité, rusticité, adaptationDestination Orléans, Salon-de-Provence, Rochefort, Luxeuil - à l’exception de cette dernière - 25 Mirage 2000 D de la 3e escadre de chasse ont pris le large, par petits groupes de cinq appareils, vers des pistes qui d’ordinaire n’accueillent jamais ce type d’avions, « c'est pas banal, parce que c'est quelque chose qui nous permet d'entraîner et de se plonger dans un contexte qui demande de plus en plus d'agilité, de rusticité, d'adaptation. Attention, là je vous parle des pilotes et des avions. Vous vous doutez bien que derrière, il faut aussi déployer des mécaniciens pour pouvoir réceptionner les avions et puis faire la maintenance avant de les faire redécoller. Et le fait de déployer ces avions de chasse sur des bases aériennes qui ne sont pas habituées à une activité quotidienne d'avions de chasse, évidemment que ça faisait partie de l'exercice ».Un retour d’expérience de la guerre d’UkraineLa dispersion d’avion de chasse s’inspire directement de ce qui a pu être observé en Ukraine. Préparation à la guerre de haute intensité oblige, l’armée de l’air sait que l’aviation de chasse est la première cible des bombardements, il faut donc renouer avec une pratique courante, en cas de conflit : la dispersion sur tous les terrains possibles, Pierre Gaudillière : « La survivabilité d'une capacité militaire, elle passe également par sa capacité à se reconfigurer et donc ici en l'occurrence, à se redéployer avec des moyens qui sont ceux qu'on trouve lorsqu'on se déploie et qu'il faut continuer l'activité aérienne et repréparer des missions, et remettre en œuvre des avions, les réparer le cas échéant. Il est évident qu'on peut très bien être amené à envisager cette activité dans d'autres contextes, à partir de terrains disponibles, donc civils. Bien sûr que c'est quelque chose qui intéresse grandement le commandement ».30% de missions en plus en trois joursTrois jours durant, les pilotes de la 3e escadre de chasse ont donc opéré depuis cinq bases différentes, et dans ce contexte inhabituel ils sont parvenus, à augmenter significativement le rythme des missions, « à chaque fois qu'on met ces mondes sous tension, on constate que non seulement ils arrivent à réaliser l'activité qui est prévue, mais ils la dépassent même. J'ai eu à peu près sur les 3 jours, 30% de plus d'activités que ce que nous pourrions réaliser lors d'une activité quotidienne à partir d'une base chasse. Ce n'est pas un hasard, le réseau des bases aériennes a parfaitement fonctionné alors que nous mettons à la fois les équipages et les mécaniciens sous tension ».Après plusieurs décennies d’engagement sur des théâtres d’opération où la supériorité aérienne était acquise, l’aviation de chasse se prépare à des conflits plus durs. Très prochainement une autre escadre de chasse, sera, elle aussi amenée à se disperser, sans préavis.À lire aussiLa montée en cadence de l'usine KNDS, fabricant du canon Caesar, symbole de l'économie de guerre
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  • La Marine française part à la conquête des grands fonds marins
    La Marine française porte l’ambition de devenir une référence mondiale dans la maitrise des grands fonds marins où reposent des câbles stratégiques. Pour maîtriser ces espaces, depuis trois ans, les forces navales françaises développent une capacité souveraine pour agir dans la profondeur des océans.Rediffusion du 23 mars 2025. D’une importance majeure, les grands fonds marins sont pourtant moins connus que la surface de la Lune. Et pour la Marine nationale, le réveil a sonné en 2007, quand un sous-marin russe a réussi l’exploit de déposer à l’aplomb du pôle Nord, par 4 000 mètres de fond, un drapeau en titane aux couleurs de la fédération de Russie. Un véritable signalement stratégique, se souvient le contre-amiral Cédric Chetaille, coordinateur central pour la maîtrise des fonds marins : « Un message qui voulait nous dire, c'est un espace commun, mais en fait, c'est un espace qui appartient à ceux qui sont capables d'agir et d'intervenir à cet endroit-là et de dire "moi, je suis capable de le faire, Vous, vous n'êtes pas encore capable de le faire". Donc aujourd'hui, on est en train de rattraper ce retard et on sera à très court terme capable de faire le même type de mission. » Objectif : 6 000 mètres de fondPour accéder aux grands fonds, la Marine nationale peut déjà compter sur plusieurs robots autonomes pouvant descendre jusqu’à 2 000 mètres. Et à court terme, dit Cédric Chetaille, l’objectif est 6 000 mètres : « les 6 000 mètres correspondent à une ambition et à la vocation mondiale de la Marine française. On déploie nos forces partout dans le monde. On est capable d'atteindre 97 % du plancher des océans quand on est capable d'aller à 6 000 mètres de fond. Pour pouvoir percer l'opacité de ce milieu-là, il faut être à quelques dizaines de mètres. Et quand on a la volonté, avec un robot, d'être capable de ramasser, de sectionner, de rassembler, de nouer, d'agir, il faut maintenir ce robot à quelques dizaines de centimètres de sa cible. » À lire aussiLes câbles sous-marins : une bataille géopolitique à surveillerNature des sédiments, variations du champ magnétique, cartographie : autant d’éléments qu’il faut maitriser et la vitesse des manœuvres sous l’eau est également un élément clé. « Le milieu sous-marin ne permet pas une communication continue avec l'engin, poursuit le contre-amiral Cédric Chetaille. Rapidement, le drone va aller plus loin, plus profond. Il leur faut une autonomie décisionnelle pour optimiser leur mission en fonction de ce qu'ils vont voir. Après la mission, quand on récupère le drone, il faut tout décharger rapidement pour pouvoir réorienter la mission suivante. Et c'est ce cycle d'observation par le drone, puis exploitation de la mission, décision et orientation de la mission suivante qu'il faut mener le plus rapidement possible pour obtenir un cycle qui soit supérieur à celui de nos adversaires. » Le Yantar: un navire espion russe taillé pour les grands fondsL’intensification de la compétition au large s’accompagne de nouvelles menaces sous la surface, câbles de télécommunications sectionnés accidentellement ou volontairement, la guerre hybride se joue aussi dans les grandes profondeurs.Et dans le collimateur des marines de l’Otan, il y a le navire espion russe Yantar, un bâtiment souvent présent le long des côtes européennes. « Le navire russe Yantar, c'est un navire très intéressant parce que c'est un des très rares navires au monde qui est spécialisé et qui est très moderne pour mettre en œuvre des capteurs et des engins en toute discrétion et qui vont aller très profond, explique le contre-amiral Cédric Chetaille. C'est un navire qu'on surveille, c'est un navire qu'on traque pour l'empêcher de nuire à nos intérêts et de restreindre ce qu'on appelle notre liberté de manœuvre. Ça veut dire qu'on ne veut pas que l'usage potentiel des fonds marins à partir d'un navire comme le Yantar ne nous contraigne. On peut imaginer que le Yantar militarise les fonds marins en disposant des capteurs, et ainsi dispose d'une meilleure connaissance des fonds marins que nous. Il faut donc aller observer le Yantar, aller dans les zones où son activité nous semble suspecte et se donner les moyens de l'empêcher de nous nuire. »Nouveau lieu de compétition, la maîtrise des grandes profondeurs s’impose en particulier pour la France qui possède le deuxième domaine maritime mondial. Mais c’est aussi un défi technologique qui à ce jour n’est à la portée que de quelques marines.À lire aussiLe sous-marin nucléaire «Suffren» va changer la donne pour la marine française
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  • L'Armée de terre française veut employer un «commandement par l’intention» en 2025
    L’armée de terre française a reçu pour mission de se préparer à la guerre de haute intensité. Le conflit ukrainien a changé la donne pour les soldats français et les ordres se modifient et c’est toute une stratégie qui se durcit, avec l’ambition du commandement par l’intention. Entretien avec Pierre Schill, chef d’état-major de l’Armée de Terre. Le commandement par l’intention n’a rien d’une formule creuse, dit le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre. Le commandement par l’intention est au cœur de la réforme à l’œuvre pour le modèle d’armée de terre de combat 2025 : « Mon ordre principal, c'est, penser opération, penser effets opérationnels. D'où cette injonction vers l'armée de terre d'ajuster son style de commandement, ses méthodes de commandement, vers ce commandement par l'intention. C'est-à-dire donner le sens, laisser le pari de l'intelligence et puis être au rendez-vous sur l'objectif. »Le commandement par l’intention à tous les niveauxL’intention est de dire les choses de manière claire et courte pour donner le cadre de l’action, mais chaque subordonné conserve une prise d’initiative possible pour atteindre l’effet majeur de son chef.« C'est clair que c'est une méthode qui doit s'appliquer à tous les niveaux. Cette notion de sens à donner, la façon dont on attend que tout soldat, quel que soit son niveau, puisse inscrire son action dans une action plus large, plus ample, qui est l'atteinte de l'intention de son niveau supérieur. Cela me semble primordial. C'est clairement une façon de gagner de la vitesse. C'est surtout une façon de gagner de l'adaptabilité, de prendre acte du fait que dans la complexité de la bataille, le plan peut difficilement être posé définitivement d'emblée et qu’il sera important que chaque niveau puisse exercer son intelligence, son initiative. De façon à contribuer à l'atteinte de l'objectif collectif en ayant compris l'intention, le pourquoi de l'action et de la mission qu'il a reçu. »À lire aussiL'arrivée rapide des drones de combat au sein de l'armée de terre françaiseUn état-major ne sera jamais omniscientLes ruptures technologiques, la multiplication des capteurs ne permettront jamais aux Etats-Majors d’être omniscient, estime Pierre Schill. Face au déluge de feu d’un conflit moderne, les troupes auront toujours l’absolue nécessité de se disperser : « Il pourrait y avoir une illusion qu’un jour, on aura des systèmes de commandement tellement puissants qu'on saura en permanence où se trouve chacun, et qu’un commandement tout à fait central pourrait donner des ordres à chacun des soldats sur le champ de bataille, un peu comme on le ferait dans une équipe cycliste. Je pense que c'est une illusion fondamentale. C'est une illusion parce que les unités militaires, et surtout dans les guerres qui sont potentiellement celles auxquelles nous aurons à faire face, appellent des unités de plus en plus nombreuses. Ce paradoxe va plus loin, le brouillard de la guerre, la rugosité du terrain, de l'adversité, de la peur, de la pluie, des tranchées font qu’on ne pourra jamais diriger et avoir la totalité de la perception des sentiments de chacun. Et donc des échelons de responsabilité de commandement intermédiaire devront continuer à exister : le régiment, la compagnie, la section, les brigades et cetera. »Pour emporter la victoire : le dernier des soldats, comme le premier des généraux, doit avoir la compréhension de la mission de l’échelon supérieur, l’initiative individuelle, insiste le général Pierre Schill, passe donc par le commandement par l’intention.À lire aussiLa révolution robotique de l'armée de Terre
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  • Champ de bataille: la miniaturisation des appareils de guerre électronique
    Détection des émissions radars, captation des communications adverses ou encore brouillages, le conflit ukrainien a rappelé l’importance de la guerre électronique dans les conflits de haute intensité. Au Sofins, le Salon de l’armement terrestre qui s’est tenu il y a quelques jours dans le sud-ouest de la France, les entreprises du secteur ont dévoilé leurs derniers produits. Des appareils de plus en plus puissants et de plus en plus petits. Avec peu d’innovations, en particulier en termes de taille et de poids, les appareils de guerre électronique furent longtemps le parent pauvre des équipements terrestres. Une fois de plus, la guerre d’Ukraine est venue bouleverser l’offre.Au Sofins, Thalès, géant du secteur, a présenté l’Eagle Traker, l’un des plus petits capteurs du marché : 40 centimètres par 10. Nicolas Fauvet, ingénieur, décrit l'appareil : « On va couvrir avec ce type d'équipement les radios soldats, la téléphonie par satellite. On va pouvoir détecter des drones, on va pouvoir détecter des brouilleurs de GPS, on va pouvoir détecter de l'i OT, tout ce qui est dans la gamme de fréquences, des moyens de communication. Et vraiment, la nouveauté sur ce type d'équipement, c'est le fait de l'avoir miniaturisé. D'avoir un équipement qui fait de la classe 4 kilos, ce qui permet du coup de l'installer sur un drone. Là, on ciblait un bunker, on va effectivement détecter qu'il y a des moyens de communication qui sont dans le bunker. On va pouvoir du coup remonter ce type d'information pour mener une opération. » Détecter, classifier, localiser grâce à un appareil de 4 kilosL’appareil détecte les menaces, les classifie, il permet aussi d’avoir accès au contenu des télécommunications. « Le cas d'usage typique de ce type de drone, c'est un véhicule d'opération qui va passer à côté d'un relief, qui va peut-être contourner un relief, une montagne et qui veut voir avant de contourner s'il n’y a pas une menace de l’autre côté, donc il va envoyer le drone, poursuit l'ingénieur. L’appareil va juste regarder au-dessus la végétation, là où normalement les moyens de goniométrie qui seraient au sol ne verraient pas d'éventuelles menaces, lui va pouvoir détecter la menace. De plus, de l'autre côté, les forces ennemies voyant un drone arrivé, vont commencer à communiquer pour dire, attention, il y a un drone, et ce sera encore plus simple de les détecter. » Un capteur totalement passifAutre innovation, l’Eagler Traker positionne directement sur une carte les émissions repérées, sans lui-même pouvoir être détecté. « Le capteur est totalement passif, précise Nicolas Fauvet. Ce n’est pas comme un radar qui va émettre une onde qui sera réfléchie. Là, on va vraiment capter l'ensemble des signaux qui peuvent être dans les environs. Donc ce capteur-là n'est pas détectable. Si on utilise ce type de drone alimenté par un câble de fibre optique, c'est la totalité du système qui est passive et donc on peut protéger un campement. Ça va donner l'équivalent d'une antenne, d'un pylône d’une hauteur de 100 mètres et on va avoir une capacité de détection des signaux qui est de plusieurs dizaines de kilomètres. Cet équipement fait également ce qu'on appelle de la remontée de réseau. Par exemple, quand on va détecter que plusieurs communications arrivent à un même point, c'est en général un centre de commandement, on va pouvoir remonter comme ça le réseau de communication, établir une situation tactique. » Les premières unités de série seront disponibles en fin d’année. C’est aussi pour les industriels l’un des retours d’expérience ukrainien : être capable de produire vite et en quantité. À lire aussiAu Salon des forces spéciales, les drones militaires s'imposent pour tous types de missions
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Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des enjeux et des problématiques de défense et de sécurité du XXIème siècle. Les acteurs d’un monde militaire en mutation et les meilleurs observateurs des questions de Défense répondent à Franck Alexandre tous les dimanches matins dans sa chronique.
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