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  • Retour à Kfar Blum, dans le nord d'Israël, un kibboutz dans la guerre
    Après le 8 octobre 2023 et l'offensive lancée par le Hezbollah - en solidarité avec le Hamas à Gaza -, 60 000 personnes ont été priées d'évacuer les villages et communautés frontalières au Liban. En mars, le gouvernement israélien a décrété que le retour était possible, mais toutes ne sont pas revenues. Dans le nord d'Israël, le Kibboutz de Kfar Blum, lui, se trouvait juste en dehors de la zone d'évacuation. Trop loin pour que les habitants puissent bénéficier d'une aide gouvernementale pour se réinstaller ailleurs, mais suffisamment proche du Liban pour constituer une cible de choix pour le Hezbollah. Jeux d'enfants dans l'école élémentaire de Kfar Blum. Loin des sons de la guerre qui rythmaient le quotidien l'an dernier.« Ça, c'est une roquette qui part ! Ah, là, elle est tombée. Ils ont tout appris, les enfants, souligne-t-elle en riant. Ils sont très intelligents. Ils se sont habitués à la situation, et je pense que, le soir, ils devaient regarder les informations ! »Limor Dadon et Shani Saar sont deux enseignantes. Elles habitent ailleurs, mais n'ont jamais quitté leur poste, même quand les sirènes hurlaient et les roquettes tombaient. « Certains enfants ont quand même développé de l'anxiété. J'ai un élève qui malheureusement s'est fait pipi dessus en entendant le son des sirènes d'alerte. Il faut s'occuper de quinze enfants qui demandent en panique "mon Dieu qu'est-ce-qui se passe ?". Mais il faut aussi s'occuper de ce garçon qui a peur, et qui a honte de ce qui s'est passé. En tant qu'enseignante, il faut montrer de la force, montrer qu'on contrôle la situation. C'est le plus important. »« En fait, instaurer une routine les aide à rester sains d'esprit. Il faut leur dire "OK, il y a tout ça autour de nous, mais ça va aller". »À lire aussiGuerre au Liban: le cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël a débutéKfar Blum ne sera plus jamais pareil« On a commencé à travailler sans clients, et sans travailleur. On n'avait pas de clients, pas de visiteurs, on n'avait rien. » Elyse est une cadre de l'hôtel Pastoral. Elle décrit la réalité pendant la guerre dans ce lodge de luxe depuis janvier. Après d'immenses efforts de la direction, la main d'œuvre est presque entièrement revenue. « 80 % et on attend, on attend jusqu'à ce que tous les gens retournent avec les enfants. L'année prochaine, j'espère qu'on aura tous nos travailleurs ici. »« Quand tous les habitants seront rentrés, que trouveront-ils ? Quelques maisons partiellement abimées, à réparer sans l'aide du gouvernement puisque les autorités n'ont pas évacué le village », s'exclame Masha. La vieille dame habite Kfar Blum depuis 1955. Pour elle, une chose plus importante encore s'est brisée à Kfar Blum. « Ici, ça ne sera plus jamais comme avant. On ne parle même plus des sujets qui fâchent entre nous. Ça part en hurlements. Ce n'est pas comme en ville où tout le monde s'exprime. On n'est pas ennemis pourtant, on est tous Israéliens. Mais si vous n'êtes pas avec ce gouvernement, Bibi et les autres, on vous déteste et c'est cela qu'ils cherchent. »« Ils », ce sont les soldats du Hezbollah de l'autre côté de la frontière. Dans le nord d'Israël, nombreux sont ceux qui pensent que la menace n'a pas disparu. Des familles avec enfants attendent la fin de l'année scolaire pour se décider éventuellement à retourner à Kfar Blum. Sur les 60 000 personnes évacuées des localités du nord, la moitié seulement seraient rentrées.À lire aussiLiban: la confiance entre le Hezbollah et les nouvelles autorités libanaises se fissure
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  • 15ᵉ édition de «Locked Shields», exercice majeur de cybersécurité
    « Locked Shields » est le plus grand exercice de cybersécurité au cours duquel les pays de l’Otan et leurs alliés s’entraînent. Quatre mille participants, répartis dans plusieurs pays, cherchent à trouver la parade pour contrer des attaques informatiques visant les États, les infrastructures et les services aux citoyens. Il s’agit de la 15ᵉ édition, imaginée par le Centre d’excellence de l’Otan à Tallinn, en Estonie, premier pays à avoir subi une cyberattaque de grande ampleur en 2007. Marielle Vitureau, notre correspondante, a pu se rendre en Estonie avant le début de l’exercice. De notre correspondante à Tallinn,Dans la salle où se trouve l’équipe estonienne, la centaine de participants porte un T-shirt bleu, un casque audio sur les oreilles et garde les yeux rivés sur un écran grand format. Dans quelques heures, avec des collègues de Lituanie, d’Ukraine et du Monténégro, tous à distance, ils devront répondre aux attaques lancées par l’équipe rouge. Le lieutenant-colonel Nino Rodrigues, du centre d’excellence de l’Otan, a élaboré le scénario qui se déroule dans des pays imaginaires : « Les gentils viennent de "Berylia", et les méchants de "Crimsonia". Les tensions augmentent autour de ressources naturelles situées dans les eaux internationales. C’est la racine du problème. Nous sommes partis de ce simple scénario pour créer un contexte qui justifierait une cyberattaque ».À écouter aussiLes cyberattaques pro-russes s'intensifient en France et dans l'UEUne menace bien présenteL’entrée pour aller voir l’équipe rouge, les attaquants, est filtrée. Il est interdit de photographier ou d’interviewer ceux qui mèneront les attaques contre les infrastructures et les services de communication de Berylia. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les cyberattaques augmentent en Estonie. En 2024, les autorités en charge de la protection des réseaux en ont dénombré 6 515 ayant eu un impact. Récemment, l’Estonie a officiellement attribué l’une de ces attaques au renseignement militaire russe. Tanel Sepp, ambassadeur estonien pour la cybersécurité, explique : « Ces attaques sont souvent liées à des déclarations politiques. Dès que le Parlement ou le gouvernement fait certaines déclarations, il y a immédiatement des attaques qui mettent hors ligne les serveurs. C’est récurrent ». Dans la salle de l’équipe bleue estonienne, la pression monte. Tous les systèmes sont vérifiés avant le lancement de l’attaque.Pas de retour possible au papierUko Valtenberg dirige l’équipe estonienne. Cet exercice, pour lui, est plus que nécessaire : « L’Estonie est un pays complètement numérisé. Nous n’avons pas de solutions de repli, nous ne pouvons pas revenir au papier, ce n’est plus possible. Si quelqu’un nous ciblait, nous attaquait, les conséquences pourraient être dramatiques ». À l’avenir, les équipes devraient jouer 24 heures sur 24, comme si elles contraient une offensive dans la vraie vie. Et peut-être même que le scénario prévoira des morts, conséquence possible de cyberattaques.À écouter aussiLe cyber, une «arme d’emploi» pour la Russie
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  • En Corée du Sud, l’IA s’invite dans l’éducation
    En Corée du Sud, l'intelligence artificielle s'installe dans les écoles. Depuis la rentrée du mois de mars 2025, un tiers des primaires et collèges du pays disposent de manuels scolaires avec une IA intégrée pour assister les professeurs dans leurs cours. Une innovation censée faciliter le travail des professeurs et améliorer les résultats scolaires, mais qui ne fait pas l'unanimité. De notre correspondant à Séoul,Après la sonnerie, la vingtaine d'élèves de cette classe de CM1 de la ville de Daegu rejoint sa salle de classe pour une heure de cours d'anglais. Pour pratiquer la langue de Shakespeare, pas de dialogue avec la professeure : chaque élève sort ses écouteurs et parle à son écran.«On va pratiquer les expressions en utilisant l'IA, d'accord?»À l'intérieur de la tablette, une intelligence artificielle discute avec l'enfant et analyse sa prononciation avant d'envoyer les résultats à l'enseignante. Désormais, en Corée du Sud, les cours de mathématiques, d'anglais et d'informatique, de la primaire au collège, sont assistés par une intelligence artificielle qui évalue en temps réel les performances des élèves.À lire aussiL’IA est-elle une chance pour l’éducation?Pour Lim Seong-ha, professeur de mathématiques, cette innovation facilite le travail des enseignants. « Avant, je devais imprimer des documents et passer beaucoup de temps à corriger les élèves. Maintenant, l'intelligence artificielle corrige les exercices et gère l'évaluation. Elle ne conçoit pas le cours à ma place, elle rend juste certaines choses plus pratiques et permet de suivre les résultats des élèves en temps réel ».En classe, les résultats des élèves sont affichés et comparés en temps réel sur le tableau. Une course à la performance dans un système scolaire déjà connu pour être extrêmement compétitif. Une approche de la pédagogie loin d'être partagée par la majorité du personnel éducatif.Kwon Jungmin, chercheuse à l'Université nationale de l'Éducation à Séoul, décrit un programme qui se fait au détriment des élèves. « Cela passe à côté de toutes les bases de la philosophie de l'éducation. Ce programme est pensé uniquement pour les résultats. Le problème, c’est que notre système éducatif doit permettre de former des étudiants à la pensée créative, à la pensée critique. Cette intelligence artificielle fait l'opposé ».Pour l'heure, seul un tiers des établissements a choisi d’implémenter ce système. Le ministère sud-coréen de l'Éducation devra convaincre les professeurs réticents de transitionner vers l'intelligence artificielle au sein des classes.À écouter aussiComment l’IA transforme l’enseignement et l’apprentissage ?
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  • En Autriche, le camp oublié de Gusen
    En Autriche, une cérémonie se tient ce samedi 10 mai dans l’ancien camp de concentration de Gusen, au nord du pays, pour commémorer les 80 ans de sa libération. Quelque 71 000 personnes y furent déportées, originaires de près de 30 nationalités différentes, dont de nombreux Polonais. Plus de la moitié y ont trouvé la mort, faisant de Gusen le camp le plus meurtrier d’Autriche. Pourtant, il est longtemps resté oublié après la guerre. Aujourd’hui, 80 ans plus tard, des efforts sont enfin en cours pour créer un véritable mémorial sur ce site, désormais occupé en partie par des habitations privées. De notre correspondante à Vienne,Érigé comme camp annexe du camp de concentration de Mauthausen, Gusen fut le plus meurtrier des camps autrichiens, surnommé « l’enfer des enfers » en raison des conditions de détention extrêmement dures. Mais on est surpris, en arrivant à Gusen, par le peu de vestiges restants. On aperçoit quelques stèles, le four crématoire, et, à quelques mètres seulement de celui-ci, derrière un mur fin, plusieurs maisons.Un lieu de mémoire longtemps effacéCela s’explique par le fait qu’au lendemain de la guerre, ni les Soviétiques, qui occupèrent la zone jusqu’en 1955, ni l’Autriche, qui récupéra le terrain à cette date, n’ont voulu faire de Gusen un lieu de mémoire. Des parcelles du camp furent ainsi vendues, explique Bernhard Mühleder, en charge du mémorial de Gusen. « À partir du milieu des années 1950, il était possible d'acheter des terrains ici, ce que de nombreuses personnes ont fait, d'abord parce que c'était bon marché, et aussi parce que ce n'était pas très loin de la ville de Linz, où il y avait du travail, se souvient-il. Aujourd’hui, beaucoup de gens vivent ici depuis deux ou trois générations. Cela veut dire que, pour eux, cet endroit est devenu leur foyer d’une certaine manière. Mais bien sûr, l’histoire nazie du lieu reste là ».Renate Erbst s’est rendue de nombreuses fois à Gusen avec son père, qui y fut déporté. Il est décédé en 2020, mais elle continue, à 76 ans, à faire ce pèlerinage mémoriel. Et chaque fois, elle revoit son père se recueillir dans ce lieu où, dit-elle, trop peu d’éléments rappellent les milliers de victimes. « Je pense qu’il voulait s’y rendre pour ne pas oublier, parce que l'homme a tendance à refouler les mauvaises choses. Il ne parlait pas de ce qu'il ressentait, mais je vois encore cet homme, petit et mince, se tenir voûté et laisser couler ses larmes... Moi, je ressentais moins de la tristesse que de la colère et de l'incompréhension ».À lire aussiLili Leignel, rescapée de la Shoah: «À la Libération, on ne nous croyait pas !»Une mémoire tardive, mais essentielleEn 2021, l’Autriche a enfin pu racheter certaines parcelles du camp d’importance historique, notamment celle où se trouvait la place d’appel. Un concours à l’échelle européenne pour la conception d’un nouveau mémorial doit s’achever cet été ; il sera construit dans les prochaines années. Si Renate Erbst salue ce projet, elle regrette que son père ne puisse jamais le voir concrétisé, car tout cela vient trop tard.« Il n'y a plus personne. Tout le monde est déjà mort. Alors qui va s’y rendre pour vraiment commémorer les victimes ? Une poignée de personnes. Mon père dirait sûrement que si déjà cinq personnes pensent différemment après, c’est déjà ça. Ce serait pour moi aussi, bien sûr, une satisfaction si cela ressemblait un peu plus à un mémorial, qui commémorerait vraiment les victimes. Et j’espère devenir aussi indulgente que mon père l’est devenu avec l’âge ».Le nouveau mémorial devrait être achevé en 2031.À écouter aussiMémoire de la Shoah: les jeunes se sentent-ils capables de la transmettre?
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  • «Je suis sur le point de pleurer»: au Vatican, l'émotion des fidèles après l'élection du pape Léon XIV
    Un nouveau pape a été élu ce jeudi 8 mai à Rome: Robert Francis Prevost est désormais Léon XIV, une cérémonie suivie partout sur la planète, mais aussi évidemment place Saint-Pierre, au Vatican. Juste après 18h, une fumée commence à s’échapper de la cheminée. Elle est blanche et les cloches de la basilique Saint-Pierre commencent à sonner. La foule envahit le Vatican. On note l’émotion dans la voix de Claudia : « C’est incroyable, je me sens hyper heureuse, je suis sur le point de pleurer. Je ne sais pas encore qui est le pape, mais je suis très ému ».Fidèles, pèlerins, curieux... Tous espèrent se rapprocher du balcon. Alessandro Romain a réussi à se frayer un chemin : « C’est un moment très positif. On espère que ce sera une bonne personne qui fera du bien au peuple ».Les gardes suisses et la gendarmerie vaticane prennent position sur la place au son de la fanfare. Ségolène, elle, a les yeux rougis d’émotion : « Je pense à l’après-midi qu’il a dû vivre en voyant son nom qui sortait, ce qui a dû ressentir dans son cœur, j’accepte, je n'accepte pas, ma vie va être bouleversée et se dire, la stature qu’il est en train de prendre, d’un diocèse à la terre entière. »Et puis le Cardinal Mamberti, Proto Diacre s’avance en premier, sous le regard des cardinaux. « Habemus Papam ! »À lire aussiL'Américain Robert Francis Prevost devient pape sous le nom de Léon XIVQuelques minutes plus tard, Robert Prevost Léon XIV apparait au balcon dans l’euphorie générale : « Que la paix soit avec vous, la paix, les ponts entre les peuples… ». Des mots qui sont revenus dans le discours du souverain pontife, ponctué par des applaudissements.Une fidèle déclare : « Aujourd’hui, ça fait 80 ans que la Seconde Guerre mondiale est terminée et ça me touche qu’il ait parlé beaucoup de la paix. Je pense qu’on a réussi à sortir de ce conflit et qu’on a encore pleins de guerres. On prie pour la paix. L’émotion m’a envahie quand on a vu son visage. C’est plus un nom, c’est une personne avec son histoire, sa pensée, son cœur, ses souffrances. »Une histoire américaine, mais pas seulement. Ce missionnaire a longtemps habité au Pérou. Luiz de Lima s’était enveloppé dans un drapeau péruvien pour célébrer la nouvelle : « Je suis très content ! Parce qu’il a des racines péruviennes et tout le peuple péruvien est fier et content du nouveau pape. » Au téléphone, la famille restée au Pérou affiche aussi un grand sourire.Mais pas autant que ces touristes franco-vietnamiens arrivés sur le tard place Saint-Pierre : « Sur le chemin du retour à Rome, on a vu la fumée blanche.C’était la joie ! On a chanté dans le bus. » Anne a été touchée par les mots et le parcours de Léon XIV : « Nous sommes des réfugiés. Nous sommes aussi étrangers en Europe, ça, ça nous touche au fond du cœur. »
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