Afrique du Sud: une coupe du monde de football pour les grands-mères
Ce « tournoi international des mamies » a rassemblé des équipes de Zambie, du Zimbabwe, du Mozambique, des États-Unis, de la France et d'Afrique du Sud. Ces grands-mères, âgées de 60 ans et plus, ont joué des coudes sous un soleil de plomb pour prouver que le grand âge peut produire de grandes sportives, et qu'un petit tournoi n'a rien à envier aux grandes compétitions.
De notre envoyé spécial à Tzaneen,
Des hymnes, un stade en ébullition, et des vuvuzelas... On pourrait se croire en 2010 lorsque l'Afrique du Sud accueillait la Coupe du monde de football. C'est en fait le premier tournoi international des « mamies du foot ». Une compétition qui n'a pas de complexe et où les participantes s'amusent à imiter les plus grands.
Kwena Ngoma, 68 ans, se fait appeler Messi. « Les gens disent que je joue comme Messi ! Je suis tellement heureuse quand autant de monde m'appelle comme ça, ça me fait sentir spéciale. Quand l'Afrique du Sud, quand le continent, quand le monde m'appellent Messi, ça veut dire que j'accomplis quelque chose de grand », explique-t-elle.
L'autre exploit de cet événement, c'est l'existence même d'un tel tournoi. Il est porté par Mama Beka, aussi appelée la « Mère Thérèsa du Limpopo », la province où se déroule le tournoi. Elle s'est donnée corps et âme pour organiser ces rencontres. Et le public est venu en nombre. « Je ne m'attendais pas à ça, s'étonne Mama Beka. Notez bien, c'est le premier tournoi international de ce genre, même la Fifa, quand ils ont organisé leur premier tournoi de foot, il n'était pas aussi important. Je crois qu'ils avaient commencé avec quatre pays ; moi, je commence avec six... »
Cette ambiance de Ligue des champions donne des ailes. Les mamies françaises se prennent à rêver depuis qu'elles ont atteint les quarts de finale. Mais à la mi-temps, le doute s'empare des joueuses. Elles n'arrivent pas à marquer. « Il fait super chaud. Et puis là, on est beaucoup à être blessées. Moi, derrière, j'ai des douleurs aux genoux, aux chevilles... Là, je fais ce que je peux, mais on espère bien gagner », souhaite l'un des « Bleues ».
Un sport au-delà des âges
La France s'incline finalement aux tirs au but. Mais des camarades sud-africains sont présents pour réconforter les joueuses. « Cela fait partie du jeu de perdre aux penaltys... Souvenez-vous de ce qui s'est passé lors de la finale France-Argentine. Patricia, tu as bien joué, je t'ai regardée », dit l'un deux.
La compétition continue et ce sont deux équipes américaines qui se retrouvent en finale. Aux États-Unis, les équipes de « mamies foot » ont parfois plus de 30 années d'existence. Le soccer n'a plus d'âge, confirme Catherine Steiner, franco-américaine. « C'était avec, au départ, quelques personnes et puis petit à petit, le groupe a augmenté. Nous sommes maintenant probablement 100, 110, dans la région du Massachusetts, là où j'habite. »
Le premier tournoi international des grand-mères a donc été remportée par une équipe américaine. Les joueuses se disent déjà prêtes à défendre leur titre dans deux ans. Il est question de s'affronter en Zambie.