Transports: Riyad Air, la nouvelle compagnie aérienne d'Arabie saoudite
Il y avait la Saudia Airlines, il y aura maintenant et en plus Riyad Air. À grand renfort de publicité pour ses appareils confortables et ultra-modernes, l'Arabie saoudite lance une seconde compagnie nationale. Les premiers vols sont annoncés pour 2025. Riyad Air ambitionne de concurrencer les compagnies des voisins du golfe persique, classées parmi les meilleurs du monde. Mais avec ses 100 connexions prévues sur la planète, Riyad Air incarne avant tout l'ambitieuse ouverture du royaume.
Du mauve partout ! Les sièges, les tenues des hôtesses et des stewards… Les billets aussi seront mauves. Ce n’est pas un hasard : ce mauve évoquera les champs de lavande de l’Arabie saoudite. Une particularité saoudienne plutôt méconnue du grand public.
Terminée, l’ère du tourisme 100% religieux
Place à l’ouverture, aux loisirs des familles et aux affaires du monde entier. Et comme l’explique Sylvain Bosc, directeur d’AVICO, l'une des principales sociétés françaises de conseils et services aériens, Riyad Air proposera de l’alcool à bord et n’aura pas de moments réservés à la prière. L’Arabie saoudite se donne sept ans pour attirer plus de touristes et d'hommes d'affaires que ses voisins :
« Par rapport à ses voisins, le Qatar, le Koweït, les Émirats, l'Arabie est déjà un géant du tourisme. Principalement grâce au tourisme religieux avec la Mecque et Médine, la ville où serait né le Prophète. Le but de l'Arabie saoudite est d'attirer à présent plus d'hommes d'affaires et de familles avec les loisirs, la découverte des sites archéologiques. Ainsi, Riyad Air sera le porte-drapeau d'un pays qui veut compter et rayonner à l'international. »
120 millions de touristes d'ici 2030
Changement de compagnie, changement d’aéroport et même grand changement dans les infrastructures du pays : le plus grand aéroport de Riyad, le King Khaled, sera agrandi et rebaptisé du nom du futur roi. Il deviendra l'aéroport King Salmane.
Développer le transport de marchandises
Les nouveaux appareils équipés des meilleurs outils et connexions internet ne transporteront pas que des passagers. Ils transporteront des marchandises aussi. Le prince Mohammed ben Salmane veut faire du royaume une vitrine et une plaque centrale du transit de marchandises.
Relier l'avion au train
Consciente de sa place stratégique entre Europe, Asie et Afrique, l'Arabie saoudite veut jouer son atout. Le transport de passagers et de marchandises va entraîner la création de nouvelles connexions entre tous les autres terminaux et modes de transport (ports maritimes, gares ferroviaires et autoroutières).
Des trains ultra-climatisés
Le ministère des Transports a déjà annoncé le développement de nouvelles rames, et des rails sont déjà annoncés pour relier les villes. Mais ce pari sur le train, est un peu risqué comme l’explique Astrid Latapie l’auteure touristique du guide Petit Futé :
« Les Saoudiens ne sont pas du tout habitués au train ! Ils se déplacent principalement en voiture et en avion. D'ailleurs, chaque ville grande, moyenne ou petite dispose d'un aéroport pratiquement à sa porte. Or, à mon avis, ils pourraient profiter du train puisqu'en Arabie saoudite, il n'est pas cher et fonctionne très bien avec tout le confort. Le seul souci sans doute est de prévoir un pull à cause de la climatisation ! Avec la venue de Riyad Air, les Saoudiens auront une carte supplémentaire pour faire du tourisme sa nouvelle carte internationale. »
Néom, la nouvelle ville écologique de la mer rouge
Olivier Dalage vient de publier le livre Géopolitique de l’Arabie Saoudite aux éditions Complexe : « La principale caractéristique du prince ben Salmane, c'est son volontarisme. Il veut changer l'Arabie saoudite. Ce n'est plus l'Arabie saoudite de papa ou de grand-papa !
Avec la création de Néom, cette ville futuriste reliant la mer rouge au désert, il s'inspire plus de Singapour que de l'Arabie ancestrale. Il veut en faire un pays influent et important. L'obtention des visas a été facilitée. L'ouverture à la découverte de la culture antéislamique arabe, un sujet considéré comme tabou, ne l'est plus. De plus, la monarchie en a les moyens grâce au pétrole. Même si pour le moment, on ne voit surtout que les dépenses ! »
Riyad Air, des appareils américains et peut-être... européens
Alimentée par le fond souverain PIF (Fonds d'Investissement Public) une première commande de 121 appareils est passée auprès du constructeur américain Boeing. Mais des négociations seraient en cours avec Airbus, le concurrent européen.
Riyad Air, 120 milliards de dollars de richesses intérieure
Ce ne sont que des annonces et des estimations. Mais Riyad Air devrait, selon le Royaume, augmenter le PIB (Produit Intérieur Brut) de l'Arabie de 20 milliards de dollars.
200 000 nouveaux emplois à la clé
Autre promesse du ministre des Transports : la construction des nouveaux appareils aux ailes arrondies (comme l'aigle déployé) et la gestion des flottes et du personnel devrait générer 200 000 nouveaux emplois dans le pays.
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